Récits érotiques, Toison d'or

Récits érotiques, Toison d'or - Il franchit l’espace qui le séparait de l’escalier. Isabelle avait disparu. Il entendit le cliquetis d’une clé dans une serrure. Emilie lui adressa un sourire troublant. Elle se pencha pour saisir la main de Felipe et l’attira vers les étages. Il se laissa mener sans résistance.

Ils pénétrèrent dans un appartement. Emilie l’emmena dans une grande pièce au sol de parquet clair et aux murs blancs. Un matelas large et épais occupait le côté droit. Une table de chevet supportait une lampe argentée, à côté de ce lit sommaire. Un téléphone trônait sur le parquet, au bout de plusieurs mètres de fil entortillé. À part cela, la pièce était vide.

— C’est là qu’habitaient mes parents, dit Emilie en réponse à une question que personne n’avait formulée. Ils sont morts, il y a des années. J’ai vendu les meubles et les tapis lorsque j’avais besoin d’argent. De toute façon, je les trouvais moches.

Felipe acquiesça distraitement. La haute et large fenêtre que comportait la pièce devait donner sur l’avenue, mais une jalousie de métal gris bouchait la vue. Felipe alla écarter deux lames du store. Il aperçut la masse de l’hôtel Hilton dominant les autres immeubles, de l’autre côté des voies de circulation.

Isabelle entra dans la pièce. Elle avait noué ses longs cheveux noirs en un chignon torsadé. Elle jeta un rapide coup d’œil à Felipe.

— Il s’ennuie déjà, dit-elle. C’est ce que tu voulais ?

— Non, dit Emilie.

Elle s’était assise au bord du matelas, recouvert d’un dessus-de-lit de velours noir. Ses jambes étaient écartées, suffisamment pour que Felipe, s’il avançait d’un pas, puisse plonger son regard jusqu’au fond.

— Arrête de lui montrer ta chatte, dit Isabelle d’un ton de reproche. Tu ne crois pas que c’est assez ?

Felipe se dit que tout était fini, que la plaisanterie allait se terminer. Elles se mettraient à rire et le renverraient chez lui, couvert de ridicule pour avoir escompté Dieu sait quoi.

— Il va falloir t’y mettre, reprit alors Isabelle.

— Oui, dit Emilie.

Elle dirigea à nouveau son regard vers Felipe, de plus en plus déconcerté.

— Viens voir mon cul, reprit-elle. Viens voir mes fesses, et la raie entre mes fesses. Je vais les écarter et tu pourras voir tout ce qui se cache là.

— C’est mieux, dit Isabelle. Mais il n’a pas encore bougé. Il est plus fort que je ne le pensais.

Felipe décrocha son regard du corps de Emilie et dévisagea Isabelle qui se tenait le dos tourné à la jalousie de métal.

— Approche, dit Emilie. Regarde mon cul, il est pour toi. Viens le voir de plus près. Fais-moi plaisir. J’écarte les jambes pour toi. Approche. S’il te plaît.

Récits érotiques, Toison d'or

Felipe ne put résister plus longtemps. Même s’il s’agissait d’une expérience, en être le spectateur n’avait rien de désagréable jusqu’ici. Il marcha donc en direction du lit, mais s’arrêta soudain, n’osant s’aventurer plus loin.

  • Emilie avait enfoui son visage dans le velours noir. Son dos et ses bras étaient toujours couverts du chemisier fleuri que Felipe avait suivi du regard toute la journée. Au bout d’un moment, Emilie replia lentement une jambe, ses fesses s’écartèrent, et Felipe aperçut, au milieu de leur blancheur, le petit anneau de chair brun-rose.
  • — Ouvre-toi bien, dit Isabelle. Il fera le dernier pas si tu lui présentes cela de la bonne manière.
  • Emilie souleva sa croupe, la tête toujours posée sur le lit, sa chevelure blonde répandue sur le velours noir. Elle glissa sa main gauche entre ses jambes, et insinua un doigt entre ses fesses. Elle se mit à caresser le sillon qui allait de son cul jusqu’au bord de son sexe. Des autres doigts, elle effleurait sa toison, les mêlant aux boucles.
  • — Assez, dit froidement Isabelle. Redresse-toi à présent.
  • Emilie se retourna et, un bref instant, son regard croira celui de Felipe. Aussitôt, ses joues s’empourprèrent. Elle baissa les yeux, s’installant au bord du matelas. Les pans de son chemisier couvrirent en partie son pubis, mais Felipe entrevoyait néanmoins la toison couleur de miel.

— Qu’attends-tu pour enlever ça ? demanda Isabelle. Tu n’as pas envie de lui montrer tes seins ?

— Si, répondit Emilie.

— Dis-le-lui dans ce cas.

Emilie releva les yeux, chercha ceux de Felipe.

— Je veux que tu voies mes seins, dit-elle, à nouveau rougissante. Je vais me déshabiller devant toi et tu pourras les voir. J’ai très envie de te les montrer.

Déjà, elle avait déboutonné le haut du vêtement. Elle passa d’un bouton de nacre à l’autre. Parvenue au quatrième, elle fit glisser l’étoffe, dénudant une épaule, puis la seconde. Le tissu se tendit sur sa poitrine, épousant ses formes.

— Bien, dit Isabelle. Tu n’as pas oublié, cette fois.

Emilie dégrafa le bouton suivant, et le chemisier tomba de lui-même, dévoilant le haut des seins, et l’espace entre les deux. Felipe s’était demandé si elle portait un soutien-gorge et avait à présent la réponse sous les yeux. Emilie laissa les deux derniers boutons noués, pour écarter les pans du chemisier. Elle le fit passer au-dessus de ses mamelons et dégagea sa poitrine, qui se trouva encadrée et soulignée par le tissu qui passait sous ses seins.

Elle acheva ensuite le déboutonnage, sortit ses bras des manches, et elle se trouva nue, assise au coin du lit, mains sur les cuisses, tête baissée. Felipe eut l’impression qu’elle souriait. Il franchit le dernier mètre qui les séparait. Les longs cheveux blonds de Emilie s’étalaient dans son dos. Felipe n’avait jamais rêvé plus belle apparition.

— C’est fini ? demanda Isabelle.

— Non.

Emilie se redressa, offrant sa poitrine à la vue de Felipe qui l’observait, la gorge serrée.

— Je ne comprends pas, dit-il s’exprimant pour la première fois depuis qu’il avait quitté la librairie, dans l’autre monde.

— Dis-lui de se taire, jeta Isabelle.

— Ne dis rien, expliqua Emilie en fixant Felipe. Je ne veux pas que tu parles, je veux que tu me regardes. J’ai envie de me montrer, de tout te montrer. Tu as déjà pu voir mon petit cul, ma fente et mes seins. Regarde. Regarde-les.

Elle les prit dans la coupe de ses mains et les présenta à Felipe.

— Mais, dit-il. Je ne voudrais pas que…

— Chut ! souffla Emilie. Ne parle pas. S’il te plaît. Donne-moi la main.

Felipe ouvrit les doigts, se rendant compte que, jusque-là, il les avait tenus serrés, les ongles s’enfonçant dans la chair de sa paume.

Emilie prit la main de Felipe dans les siennes, la posa doucement sur son épaule, et la fit glisser jusqu’à la naissance de son cou. Felipe, un peu déséquilibré, dut faire un pas en avant. Sa cheville rencontra le bord du lit.

Les yeux dans les siens, Emilie se caressa la nuque avec la main de Felipe. Elle s’en caressa la joue, puis les lèvres, alors qu’il arrondissait sa paume pour faciliter le mouvement. Elle choisit un de ses doigts, et le prit en bouche, fit tourner la langue autour de l’ongle, le suçant avec délicatesse. Puis elle attira la main vers le bas, descendit lentement vers ses seins, en maintenant une légère pression pour que les doigts de Felipe ne lui échappent pas. Elle entreprit alors un mouvement de va-et-vient sur sa poitrine, passant sur un sein pour s’arrêter au mamelon, et repartant ensuite vers l’autre pour une caresse en tout point comparable. Très vite, les bouts de ses seins se mirent à durcir et se redressèrent.

— Parle ! s’exclama Isabelle. Dis-lui ce que tu fais.

— Ta main touche mes seins, dit Emilie. Ils sont pour toi, je t’offre mes deux seins, regarde comme ils aiment être touchés par toi. C’est bon, dit-elle, j’aime quand tes doigts pressent mes seins, caresse-les bien, dit-elle, tu peux appuyer un peu plus, s’il te plaît, prends mes tétons entre tes doigts, comme ça, oui, j’aime quand tu les pinces comme ça, tu peux même les tordre si tu veux, vas-y, s’il te plaît, tords-moi le bout des seins, comme ça, plus fort, oui, c’est bon, plus fort encore.

— Est-ce qu’il bande ? demanda Isabelle.

Emilie lâcha la main de Felipe et plaqua aussitôt la sienne sur son entrejambes. Felipe en eut un sursaut.

— Ne t’éloigne pas, dit Emilie. Je t’en prie, continue à me toucher, s’il te plaît, touche encore mes seins, vas-y, oui, encore.

Sous l’effet de la surprise, Felipe avait écarté les doigts. Il les replaça sur la poitrine de Emilie, tandis qu’elle cherchait à saisir son sexe dur au travers de son pantalon.

Soudain, le téléphone se mit à sonner. Felipe sursauta à nouveau et, en même temps, son cœur se mit à battre à grands coups, comme si l’intrusion de cette sonnerie signifiait qu’il venait d’être pris en flagrant délit. Mais il se raisonna : après tout, il ne s’agissait que d’un banal coup de téléphone. Et pourtant, Felipe comprit que c’était la provenance de cet appel qui était la cause de son émoi : il venait d’ailleurs. Felipe, depuis qu’il était entré dans cet appartement, avait oublié l’existence du monde extérieur.

Isabelle traversa la pièce, se baissa pour décrocher, dit « Oui », d’une voix changée et se contenta ensuite d’écouter en silence.

Felipe observa Emilie. Elle avait ramené les mains sur ses seins et fronçait les sourcils. Isabelle raccrocha puis, avec un geste du menton à l’adresse de Emilie, ajouta :

— Rhabille-toi. Nous devons y aller.

Emilie rassembla promptement sa jupe et son chemisier et, sans plus un regard pour Felipe, quitta la pièce. Ses cheveux roulèrent sur ses épaules.

— Il faut partir, dit Isabelle.

— Oui, ne put s’empêcher de répondre Felipe, comme si c’était à lui qu’elle venait de s’adresser.

Il reconnut le ton de sa voix : c’était celui de Emilie quand elle acquiesçait à un ordre de son amie.

— Ne cherche pas à en savoir plus pour le moment, reprit Isabelle avant de quitter la pièce. Cela ne servirait qu’à nous faire du mal à tous, et à rendre impossible la suite.

C’est en pensant à ce mot que Felipe se retrouva dans la rue, ébloui par le soleil qui allait bientôt disparaître derrière la rangée d’immeubles de l’autre côté de l’avenue.
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